ROBINET DE LA SERVE Nicole
Sa vie profane
né en 1791 à Bourbon, aujourd’hui La Réunion
décédé le 20 décembre 1842 dans cette même île, à Salazie.

•Journaliste, avocat puis homme politique français

Biographie
Venu à Paris à la suite de la capture de sa colonie natale par les Britanniques pendant les Guerres napoléoniennes, qui l’ont vu combattre aussi bien dans l’océan Indien qu’à la défense de la capitale, il s’installe rue des Saints-Pères dans l’hôtel particulier d’Alexandre Chevassut, lointain parent dont il épouse la fille et qui le fait entrer au Constitutionnel.

Désormais au contact de personnages comme Benjamin Constant et Jacques-Antoine Manuel, qu’il rencontre au journal et dans la villa des Chevassut sise dans la vallée de Montmorency, il s’affirme rapidement comme un opposant à la Restauration, dont il analyse et critique les dérives dans son essai De la Royauté, paru en 1819. Mais il finit par attirer les suspicions dans le cadre d’une affaire parallèle à celle des quatre sergents de La Rochelle, s’étant frotté au carbonarisme : il essuie un procès au terme duquel il se calme et rentre sur son île, où sa mère est mourante.

Il devient ensuite, une fois retourné dans son île natale, l’un des principaux animateurs du mouvement franc-créole, dont il est l’initiateur. En opposition permanente avec le gouverneur Étienne-Henri Mengin du Val d’Ailly, il obtient des autorités la création du conseil colonial de Bourbon, une assemblée élue. Mais son argumentation en faveur de l’abolition de l’esclavage le coupe de ses anciens partisans.

L’Association des Francs-Créoles forme, au début des années 1830, une société secrète de Bourbon, une île du sud-ouest de l’océan Indien désormais connue sous le nom de La Réunion, et qui est alors une colonie française en pleine crise économique.

Fondée en 1831 dans l’habitation de Quartier Français où est né Nicole Robinet de La Serve, son initiateur, elle rassemble en quelques mois un grand nombre de planteurs de la classe moyenne créole de la Côte au Vent, voire de l’ensemble de l’île, parmi lesquels Jean-Baptiste Renoyal de Lescouble et François-Auguste Vinson. Inspiré par le carbonarisme, auquel son fondateur s’est frotté en France métropolitaine à la fin des années 1820, le mouvement compte parmi ses membres beaucoup de francs-maçons.

Les Francs-Créoles réclament une série de réformes, parmi lesquelles l’établissement de la liberté de la presse, qu’ils s’arrogent en imprimant clandestinement un titre de presse appelé Le Salazien. Ils visent en particulier la création à Bourbon d’une assemblée élue à la manière de celles qui existent alors dans les départements français. Ce faisant, leur mouvement s’oppose au gouverneur Étienne-Henri Mengin du Val d’Ailly, qui est rapidement informé de son existence, au point qu’il invite plusieurs responsables à s’expliquer lors de repas. Les Francs-Créoles finissent par obtenir gain de cause avec la création du Conseil colonial de Bourbon.

Il meurt retiré du monde à Salazie le 20 décembre 1842 peu de jours après la mort de sa fille.

Nicole Robinet de La Serve est le père d’Alexandre Robinet de La Serve1, futur député et sénateur de La Réunion.

Postérité
D’après Thérèse Troude, Nicole Robinet de La Serve apparaît dans Le Journal de Marguerite de Victorine Monniot sous les traits du personnage d’Adrien de la Caze, qui accueille l’héroïne Marguerite Guyon chez lui au Champ-Borne pendant le séjour forcé de celle-ci à Bourbon. Ce personnage emprunte néanmoins certains traits à d’autres figures historiques, notamment Adrien Bellier.

En outre, Auguste Lacaussade, qui le fréquenta dans sa jeunesse peu avant sa mort, lui a dédié l’un de ses poèmes du recueil Poèmes et paysages.

Sa vie maçonnique
• Initié à l’Ordre du Temple associé à la Loge maçonnique des Chevaliers de la Croix, PARIS.

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