Joséphine BAKER
Sa vie profane
Née le 3 juin 1906 à SAINT-LOUIS (ETATS-UNIS).
Décédée le 12 avril 1975 à PARIS.
•Artiste de music-hall
Joséphine Baker est née le 3 juin 1906 à Saint Louis, grande ville du Midwest, située dans l’Etat du Missouri, aux Etats-Unis.
Elle est la fille de Carrie Mac Donald et d’Eddie Carson.
Artistes, ses parents avaient monté ensemble un numéro de chant et de danse.
Elle fut placée dans la maison d’une blanche à huit ans. Maltraitée, elle se réfugia chez sa grand-mère et sa tante Elvara. En 1917, une importante émeute raciale éclata à Saint Louis : trente neuf noirs furent tués et plusieurs milliers laissés sans abri.
Joséphine avait appris à danser dans les rues, dans les cours et dans les maisons du Saint Louis noir. A treize ans, Joséphine avait assimilé un immense répertoire de mouvements. Ce qui paraissait une spontanéité chez elle cachait en fin de compte des années de pratique quotidienne.
En 1922, à New York, elle intégrait la troupe principale de Sissle et Blake.
Issue d’un milieu des plus modestes, Fréda Joséphine Carson commence à travailler à l’âge de 13 ans. A 18 ans, après avoir appris à danser avec The Jones Family Bound, elle part pour New York et danse aux Folies bergères et dans la Revue Nègre.
C’est en France que la carrière de Joséphine Baker s’envole. Paris, devenue capitale du jazz, accueille les spectacles de la danseuse à la ceinture de bananes avec enthousiasme.
En 1930, elle fait une tournée en Europe puis joue dans deux films, ‘Zou-zou’ et ‘Princesse Tamtam’.
Son retour aux Etats-Unis est une grande déception, puisque le public n’est pas prêt pour les shows de la danseuse noire. Joséphine Baker, blessée par cet échec, rentre en France et se fait naturaliser.
En septembre 1939, quand la France déclara la guerre à l’Allemagne en réponse à l’invasion de la Pologne, Joséphine fut recrutée par le Deuxième Bureau.
On y cherchait en effet des gens dont leur profession permettait de se déplacer librement et de recueillir des informations.
Ainsi, durant la drôle de guerre, entre septembre 1939 et mai 1940, Joséphine glana toutes les informations qu’elle put sur l’emplacement des troupes allemandes auprès des officiels qu’elle rencontrait dans des soirées.
Joséphine tomba malade en juin 1941. Elle entra à cette date à la clinique Mers Sultan à Casablanca et n’en ressortit qu’en 1942.
Non seulement sa carrière d’agent de renseignements militaire était terminée, mais sa vie même faillit prendre fin par trois fois.
Joséphine se mit à chanter régulièrement pour les soldats français, britanniques et américains d’Afrique du Nord. Elle devint à cette époque une vraie gaulliste. Ainsi, au printemps 1943, de Gaulle installant à Alger son quartier général, il lui offrit une petite croix de Lorraine en or pour la remercier de ses services. Elle était son ambassadeur, son instrument de propagande en Afrique du Nord.
Essentiellement en reconnaissance des services de propagande qu’elle avait rendus au cours de cette impressionnante tournée, on la fit sous-lieutenant des troupes féminines auxiliaires de l’armée de l’air française.
Durant l’année 1946, elle continua d’avoir des ennuis de santé, et, en octobre 1946, elle était dans une clinique de Neuilly pour une nouvelle opération au ventre lorsqu’elle fut décorée de la médaille de la Résistance. Le colonel de Boissoudy lui épingla sa médaille sous les yeux de madame de Boissieu, la fille de de Gaulle.
La véritable récompense de ces années de guerre eut lieu le 18 août 1961 aux Milandes.
Ce jour-là, le Général Valin remit à Joséphine les insignes de la Légion d’honneur, ainsi que la Croix de Guerre avec palme.
Après un passage décevant aux Etats-Unis en 1948, principalement dû à des problèmes de couleur de peau, Joséphine était décidée d’y retourner et de montrer de quoi elle était capable. En 1951, elle commença par se rendre à Cuba.
Parallèlement à son spectacle, elle se battit alors un peu partout pour les droits civiques et pour l’intégration des noirs, n’hésitant à contredire les règlements des restaurants, des hôtels et de certaines entreprises.
Les années soixante constituèrent la période la plus troublée dans la vie de Joséphine Baker. Séparée de Jo Bouillon, écrasée par les dettes, courant les cachets à Paris et en tournée, elle se sentait perdue.
Elle n’en oubliait pas pour autant son combat pour l’égalité et la fraternité des peuples.
A ce titre, elle participa en 1963 à la « Marche de Washington » qui fut l’un des grands moments de sa vie. Le but déclaré de la manifestation était d’obtenir davantage d’emplois et de liberté pour les noirs. Joséphine y portait son uniforme de l’armée et faisait partie des officiels sur l’estrade.
Ce retour aux Etats-Unis lui permit de se produire au Carnegie Hall de New York la même année, puis au Strand et au Brooks Atkinson Theater où elle triompha.
Elle profita d’être à Paris durant les troubles de mai 1968 pour participer à la marche de soutien à de Gaulle.
Le Casino de Paris s’étant refusé, c’est Bobino qui accueillit ce spectacle qui devait célébrer les cinquante ans de carrière de Joséphine, les cinquante ans d’amour avec son cher Paris. Le 8 avril 1975 fut le jour de la première.
Le 12 avril 1975, Joséphine BAKER mourrait, à 69 ans, d’une hémorragie cérébrale.
Les funérailles nationales télévisées auxquelles elle eut droit étaient quasi sans précédent pour un artiste.
Sa vie maçonnique
•Initiée à la Grande Loge Féminine de FRANCE (GLFF)