Madame De XAINTRAILLES
Sa vie profane
Née le …
Décédée en 1800 à PARIS
•Première femme Franc-Maçon
Bien que la loi maçonnique qui interdit aux femmes l’accès des loges soit absolue, elle a pourtant été enfreinte un fois dans une circonstance assez remarquable.
La loge des « Frères Artistes », présidée par le frère CUVELIER DE TRIE, donnait une fête d’adoption.
Avant l’introduction des femmes, les frères avaient ouvert leurs travaux ordinaires.
Au nombre des visiteurs qui attendaient dans les pas perdus, se trouvait un jeune officier en uniforme de chef d’escadron. On lui demande son diplôme. Après avoir hésité quelques instants, il remet un papier plié à l’expert, qui, sans l’ouvrir, va le porter à l’orateur.
Ce papier était un brevet d’aide-de-camp, délivré à Madame de XAINTRAILLES, femme du général de ce nom, qui, à l’exemple des demoiselles De FERNIG et d’autres héroïnes républicaines, s’était distinguée dans les guerres de la révolution, et avait gagné ses grades à la pointe de son épée.
Lorsque l’orateur lut à la loge le contenu de ce brevet, l’étonnement fut général. Les esprits s’exaltèrent, et il fut spontanément décidé que le premier grade, non de la maçonnerie d’adoption, mais de la vraie maçonnerie, serait conféré séance tenante à une femme qui, tant de fois, avait manifesté des vertus toutes viriles, et avait mérité d’être chargée de missions importantes, qui exigeaient autant de courage que de discrétion et de prudence.
On se rendit aussitôt près de Madame de XAINTRAILLES, pour lui faire part de la décision de la loge, et lui demander si elle acceptait une faveur sans exemple jusqu’alors.
Sa réponse fut affirmative. « Je suis homme pour mon pays, dit-elle ; je serai homme pour mes frères. ».
La réception eut lieu avec la réserve convenable ; et, depuis cette époque, Mme de XAINTRAILLES assista souvent aux travaux des loges.
Sa vie maçonnique
• Initiée en … à la Loge « Les frères artistes »